Noureev collectionneur

Loin des projecteurs, dans ses nombreuses résidences à Paris, New York ou Saint-Barthélemy, Rudolf Noureev amasse par centaines d’incroyables collections d’objets et œuvres d’art qu'il expose avec un sens inné de la mise en scène.

Estampes et dessins

Amateur d'arts graphiques, Noureev possédait un ensemble de gravures datées du XVIe siècle à la première moitié du XVIIIe siècle, représentant des monuments ou des vues et plans de grandes villes européennes (Paris, Amsterdam, Londres, Rome, Vérone, Florence) et de son pays natal, dont une centaine est conservée au CNCS. Sont également présentes des gravures de décors de théâtre par Burnacini (1636-1707), des planches pour Don Quichotte par Coypel (1694-1752), des estampes japonaises, une série de nus masculins à la sanguine, une lithographie de Niki de Saint Phalle...

Fashion Victim

Côté scène, Noureev créé et impose son style dès ses débuts en abandonnant la culotte, ne gardant que les collants, et en modifiant ses pourpoints. Au fur et à mesure des années, il les raccourcit et les cintre à la taille, en dégage l’encolure et en remonte les manches.

Côté ville, l’intérêt de Rudolf Noureev pour la mode s’exprime dès son arrivée à Paris en 1961. Au cours des années 1960, alors qu’il danse au côté du Royal Ballet à Londres, il emprunte le style vestimentaire à la mode dans la capitale britannique. Après ces années de « fashion victim », Noureev adopte un style plus décontracté que lui offrent des vêtements amples et souples, plus adaptés à ses nombreux déplacements professionnels. Au sein de sa garde-robe, se côtoient tenues de créateurs (Dior, Saint Laurent, Kenzo, Versace), cuirs, fourrures, châles, kimonos, robes chinoises, kaftans...

Textiles

Passionné par la mode, Noureev l'est aussi des textiles et des tapis. Il achète par dizaines des pièces lors de ses tournées internationales et les dispose dans ses différentes propriétés : tapis, cachemires, soieries, damas... La collection du CNCS renferme un tapis kilim, des kanduri (tenture pour autel hindou au décor figuratif) et diverses étoffes provenant d’Asie.

Musique

Outre des dizaines de partitions, Noureev possédait un harmonium Hofberg du XXe siècle et une épinette (petit clavecin) en noyer de facture anglaise datant du début du XVIIIe siècle. Passionné de musique, Noureev suivra des cours de direction d’orchestre et dirigera quelques concerts à la fin de sa vie.