Chefs d'œuvre

Parmi les 10 000 costumes de la collection

Costume du 18e siècle

La Comédie-Française possède plusieurs habits de ce type, ainsi que des gilets d’hommes qui sont d’authentiques vêtements de cour, donnés ou achetés par le théâtre au XIXe siècle pour des spectacles d’inspiration XVIIIe siècle. Certains ont été adaptés pour servir sur scène jusque dans les années 1950. Ils constituent les pièces les plus anciennes des collections. Il existe en effet peu de costumes antérieurs au XIXe siècle, ceux-ci étaient portés puis réutilisés durant plusieurs années, jusqu’à leur usure complète ou bien détruits dans les incendies qu’ont connu les théâtres, encore fréquents aujourd’hui.

© CNCS / Pascal François

Habit d’homme en velours rouge brodé de paillettes pour le rôle de Pasquin dans Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux.
Coll. CNCS / dépôt de la Comédie-Française, D-CF-875A © CNCS / Pascal François
 
 
 


Ruy Blas, 1872

Sarah Bernhardt (1844-1923), comédienne française, est considérée comme la plus grande tragédienne du 19e siècle. Véritable monstre sacré, grâce à sa personnalité et à son talent, elle fait une carrière impressionnante en France comme à l’étranger.

Le CNCS conserve les costumes de quelques-uns des plus grands interprètes de la scène comme ceux de Mounet-Sully, Serge Lifar, Yvette Chauviré, Maria Callas, Jean Marais, Luciano Pavarotti, Rudolf Noureev, Isabelle Adjani...

 

© CNCS / Pascal FrançoisRobe de style Louis XIII en satin broché décoré de perles, galons et paillettes or. Costume pour la Reine dans Ruy Blas, pièce de Victor Hugo créée en 1838. Paris, Théâtre de l'Odéon, 24/02/1872. Reprise à la Comédie-Française, 04/04/1879.
Coll. CNCS / dépôt de la Comédie-Française, D-CF-1977D © CNCS / Pascal François
 
 
 
 

Aïda, 1880

Quelques costumes de scène datant de la fin du XIXe siècle, conservés dans les collections, illustrent le style de cette fin de siècle : des mises en scène fastueuses, des décors toujours plus impressionnants, avec une foule d’artistes et de figurants habillés de costumes copiés d’après des documents historiques.

Pour la création de l’opéra Aïda au Caire en 1871, l’égyptologue Mariette dessina les costumes. Pour la reprise à l’Opéra de Paris quelques années plus tard, Eugène Lacoste reconstitua de façon quasi fidèle ce vêtement égyptien sans qu’aucun détail ne manque !

© CNCS / Florent Giffard

Costume pour un musicien porté dans Aïda, opéra en 4 actes et 7 tableaux de Giuseppe Verdi, livret d’Antonio Ghislanzoni d’après Auguste Mariette Bey. Entrée au répertoire de l’Opéra, Palais Garnier, 22 mars 1880, version française de Camille du Locle et Charles Nuitter, mise en scène Régnier et Adolphe Mayer, divertissement Louis Mérante, décors Daran, Rubé et Chaperon, Lavastre, Chéret, Carpezat, costumes Eugène Lacoste, avec le concours de Maspéro.
Coll. CNCS, CNCS-2013.0.1.2.0 © CNCS / Florent Giffard
 
 
 

Shéhérazade, 1951

Ce ballet fut créé en 1910 par la célèbre compagnie des Ballets russes dirigée par Serge de Diaghilev. Les costumes, aux couleurs éclatantes, richement décorés de perles et de motifs peints au pochoir, produisent un choc esthétique sur le public parisien, déclenchant un enthousiasme dont les répercussions se reflètent dans tous les domaines artistiques, notamment dans la mode. Serge Lifar, danseur de la compagnie puis directeur du ballet de l’Opéra de Paris, remonte ce ballet en 1951.

 
© CNCS Costume pour le Prince des Indes dans Shéhérazade, ballet en 1 acte de Michel Fokine. Argument de Léon Bakst. Musique de Nicolaï Rimsky-Korsakov. Création par les Ballets Russes en 1910 à l'Opéra de Paris. Reprise en 1951 dans une chorégraphie de Serge Lifar et Zvereff. Mise en scène de Michel Serge. Costumes d'après Léon Bakst réalisés par la Maison Madelle.
Coll. CNCS / dépôt de l'Opéra national de Paris, D-ONP-51SH047 © CNCS / Pascal François
 
 
 

La Dame à la licorne, 1959

Jean Cocteau (1889-1963) anima tous les secteurs de la scène artistique (poésie, dessin, peinture, théâtre, cinéma). Il lui arrivait aussi de concevoir lui-même des costumes, comme dans La Dame à la licorne où il veilla de près à leur réalisation. Ils sont empreints de simplicité dans leurs formes et dans leurs matériaux. La licorne porte un académique garni de brins de laine formant la crinière et la queue de l’animal.

© CNCS / Florent Giffard

Costume porté par Viviane Delini pour le rôle d'une licorne dans La Dame à la licorne, ballet de Jacques Chailley. Chorégraphie d'Heinz Rosen. Décors et costumes de Jean Cocteau.Création à l'Opéra national de Paris, Palais Garnier, 1959. 
Coll. CNCS / dépôt de l'Opéra national de Paris, D-ONP-59DL018 © CNCS / Florent Giffard 

 

 
 

Turandot, 1968

D’un style chinois très imaginaire, ce costume est conçu à partir des effets du test de Rorschach, formant des grandes taches selon un axe médian symétrique. 

Jacques Dupont, peintre français (1909-1978) a conçu les décors et les costumes de nombreux spectacles tout comme plusieurs générations de peintres depuis le 18e siècle et jusqu’à aujourd’hui, chacun adaptant son esthétique picturale à la scène. 

© CNCS / Pascal François

Costume pour la princesse Turandot dans Turandot, opéra en 3 actes et 5 tableaux de Giacomo Puccini. Livret de Giuseppe Adami et Renato Simoni d'après la fable de Carlo Gozzi. Mise en scène de Margherita Wallmann. Décors et costumes de Jacques Dupont. Opéra National de Paris, Palais Garnier, 1968.Costume porté par Montserrat Caballé lors d’une reprise en 1981.
Coll. CNCS / dépôt de l'Opéra national de Paris, D-ONP-68TU002 © CNCS / Pascal François
 
 
 

La Tragédie de Macbeth, 1985

À l’instar de nombreux couturiers depuis l’apparition de la haute couture, Worth, Chanel, Saint Laurent, Lacroix ou Gaultier, Thierry Mugler signe les costumes de cette pièce.

Costume porté par Catherine Ferran pour le rôle Lady Macbeth dans La tragédie de Macbeth. Texte français de Jean-Marie Desprats d'après William Shakespeare. Mise en scène de Jean-Pierre Vincent. Dramaturgie de Bernard Chartreux et Dominique Muller. Décors de Carlo Tommasi. Costumes de Thierry Mugler. Lumières d'Alain Poisson. Sons d'André Serré. Production Comédie-Française, Festival d'Avignon, 1985.

© CNCS / Pascal François

Robe de style Renaissance. Bustier en toile de coton or avec applications de feuilles d'or, encolure garnie d'une chérusque en organza or, grand col relevé et manches dentelées en cristal or. Jupe à paniers, en toile enduite et latex peint or avec applications de feuilles d'or.
Coll. CNCS / dépôt de la Comédie-Française, D-CF-2222G © CNCS / Pascal François
 
 
 

Bicentenaire de la Révolution française, 1989

Le gigantesque défilé sur les Champs-Elysées pour commémorer le Bicentenaire de la Révolution française était orchestré par Jean-Paul Goude.

Le défilé se composait de dizaines de tableaux vivants mêlant musique, danse, régions et pays. Les costumes de cette parade, tout comme ceux conçus par Philippe Guillotel pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’Albertville orchestrée par Philippe Decouflé en 1992, témoignent de l’inventivité d’artistes contemporains au vocabulaire plastique particulièrement novateur pour ces grandes manifestations nationales.

© CNCS / Pascal François

Combinaison en coton peint, chaussures en polyuréthane peint noir, coton jaune et vert. Costume porté par Alikova pour le rôle du Constructiviste n°1 dans le défilé du Bicentenaire de la Révolution française. Conception de Jean-Paul Goude. Scénographie de Philippe Decouflé. Costumes de Philippe Guillotel. Paris, avenue des Champs-Elysées, le 14/07/1989.Coll. CNCS / dépôt de la Bibliothèque nationale de France, D-BNF-19980023 © CNCS / Pascal François

 

 

La Belle au bois dormant, 1989

Costume symbole de la danseuse classique, le tutu apparaît en 1832 avec le ballet La Sylphide sous la forme d’une robe fluide en mousseline blanche, évoquant le caractère évanescent de la danseuse sur pointes. Depuis, il s'est adapté à l'évolution de la technique de la danse et au travail des jambes. Son juponnage de tulle est plus ou moins volumineux. Ses couleurs, son style et ses décorations se déclinent à l'infini selon les productions, comme ici pour ce tutu en satin rouge dégradé, tulle noir et dentelle or, pierres, perles et paillettes. 

© CNCS / Pascal François

Tutu pour une fée dans La Belle au bois dormant, chorégraphie de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa. Livret d'après le conte de Charles Perrault. Décors et costumes de Nicholas Georgiadis. Direction d'orchestre par Vello Pähn. Opéra national de Paris, Palais Garnier, 1989.
Coll. CNCS / dépôt de l'Opéra national de Paris, D-ONP-89BB015 © CNCS / Pascal François